labrys, études féministes/ estudos feministas
julho/dezembro2007- juillet/décembre 2007

Pesanteurs socioculturelles à l’exercice des Activités Génératrices de Revenus par les femmes

Elisabeth FOURN GNANSOUNOU

Résumé

Appelée  à jouer pleinement son rôle de reproductrice, la femme est « faite pour rester à la maison ». Dans ces conditions, la petite fille va apprendre à jouer son futur rôle d’épouse et de mère auprès de sa mère. Elle n’ira pas à l’école, elle n’aura pas un niveau d’éducation élevée lui permettant d’avoir accès à un emploi et à un revenu suffisant pour mener une vie saine et décente. Elle ne pourra pas, non plus, bien contrôler sa sexualité et sa fécondité. Tout ceci limite plus tard, les possibilités des femmes à s’autonomiser économiquement par l’exercice d’activités génératrices de revenus. Les contraintes conjugales  réduisent les possibilités pour la femme d’accéder aux crédits et de pouvoir les rembourser à échéance.  La position de subordination de la femme béninoise renforcé par son état de pauvreté entrave considérablement ses conditions d’accès  aux moyens de financement, mais aussi, sa capacité de gestion des fonds mis à sa disposition  pour initier des affaires  et donc exercer et rentabiliser des activités génératrices de revenus. Tout cela a un impact sur la dynamique des changements socio-économiques en faveur des femmes.

Mots clés: Pesanteurs socioculturelles , agr

 

 

INTRODUCTION

Le développement économique,  social et politique d’un pays ne peut se faire sans la participation effective de toutes les couches sociales,  notamment des femmes dont le poids démographique n’est pas des moindres. Au Bénin elles constituent 51,5%  de la population et elles représentent 36% de la population active agricole et 35,9% des actifs agricoles dans les exploitations traditionnelles. Cependant, la contribution des femmes au développement reste limitée  en raison de  leur  marginalisation dans les secteurs porteurs de la production nationale.

Depuis des décennies, et précisément après les conférences de Beijing, les Nations –Unies  manifestent davantage leur détermination  et œuvrent constamment pour la promotion des femmes et  leur intégration au processus de développement. Cette préoccupation s’est traduite d’une part, par l’adoption au plan international  de normes politiques stratégiques et plans d’action et, d’autre part, par l’attention accordée aux dispositifs juridiques et institutionnels, aux programmes  projets et actions mis en place par les différents Etats pour concrétiser leur engagement dans le domaine de l’amélioration  de la situation des femmes.

Malgré ces efforts,  la femme béninoise  continue  d’être  en situation de « mineure » par rapport à l’homme et, de ce fait, subit sa domination. Nonobstant la reconnaissance officielle de l’égalité entre l’homme et la femme par la loi fondamentale de 1977 en son article 124 et la Constitution du 11 décembre 1990, la situation de la femme béninoise a très peu évolué et ses droits individuels restent limités. Les rapports sociaux inégaux persistent entre l’homme et la femme.

Cette discrimination aux formes multiples est omniprésente dans tous les secteurs de la vie sociale, notamment l’économie, où on peut faire aisément une lecture des relations et des rôles de genre. L’expression consacrée en langue FON en dit long à ce sujet : « Gnonnu xwesi sunu glegbénu » expression qui, non seulement, sexualise, mais aussi, établit une nette démarcation entre  la sphère d’activités des hommes et celle des femmes.

 En effet, selon cet adage et la mentalité qu’il traduit, les rôles productifs marchands,  effectués dans la sphère publique, reviennent aux hommes tandis que les activités reproductives non ou pas assez rémunérées, exercées dans la sphère domestique et dont les retombées sont pour la plupart consommées  dans le cadre  familial, relèvent des responsabilités des femmes. Il s’ensuit alors une inégalité d’accès aux opportunités de développement entre hommes et femmes.  Les possibilités des femmes à exercer des AGR sont réduites, celles-ci n’ayant pas suffisamment ou ayant difficilement accès au monde marchand générateur de revenus. Les femmes constituent ainsi la couche la plus pauvre de la population.

Pour contribuer à la satisfaction des besoins de l’unité familiale (assurer l’avenir des enfants, gagner leur vie) en raison de la conjoncture économique que traverse le Bénin, elles s’investissent beaucoup plus dans le secteur informel où les AGR sont relativement fluctuantes, donc pas toujours porteuses. Quels sont les facteurs explicatifs de cette situation  d’inégalité qui perdurent ou, plus précisément, quelles sont les pesanteurs socioculturelles qui inhibent, étouffent l’égalité des chances, limitant ainsi les possibilités des femmes dans l’exercice de leurs activités génératrices ? Que peut- on faire  pour réduire les effets de ces pesanteurs sociologiques  afin d’améliorer les conditions d’exercice des activités génératrices de revenus  par les femmes ?

La présente communication, qui tentera de répondre à ces questions s’articule, autour de cinq (05) points :

1-     Définition des concepts ;

2-     Différentes activités génératrices de revenus et  conditions d’exercice de ces activités par les femmes ;

3-     Pesanteurs socioculturelles ;

4-     Mesures et actions en vue d’améliorer les conditions d’exercice des AGR par les femmes ;

5-     Défis à relever.

1.          Définition

         Pesanteurs socioculturelles

Les pesanteurs sont comme « une force d’inertie, une résistance au changement… les pesanteurs administratives, les pesanteurs sociologiques ». Autrement dit, les pesanteurs socioculturelles peuvent être définies comme des forces d’inertie, des attitudes de résistance spécifiques à un groupe donné, qui se veut conservateur et très attaché aux traditions culturelles, qui ne militent pas toujours en faveur d’un changement social utile ou non, face à l’évolution actuelle des sociétés.

        Activités Génératrices de Revenus

Une Activité Génératrice de Revenus (A.G.R.) est une activité permettant, à partir d'un investissement minime, d'exercer une activité professionnelle produisant un revenu assurant une insertion sociale et professionnelle et alimentant un compte-épargne (A.D.B)[1][1]

-          Le promoteur d’une A.G.R. a pour objectif l’acquisition de revenus de subsistance ou de compléments de revenus.

-          Il n’a pas de compétences particulières et pratique l’auto-emploi.

-          Il est dépourvu de statut légal, même s’il paie parfois des taxes commerciales.

-          Sa force de travail et un petit fonds de roulement suffisent pour démarrer les
activités, mais son potentiel d’évolution est très faible ou inexistant.

-          Beaucoup de ces activités sont initiées par des femmes.

(Jean-François Astoury (2004)).

Ces femmes s’en donnent à cœur joie dans le secteur informel qui ne leur offre pas toujours un cadre de bonne gestion et de contrôle des revenus. C’est d’ailleurs ce que les organisations de microfinance, depuis les années 70 et plus précisément les années 90, ont compris et ont décidé de mettre à la disposition des femmes, des microcrédits. A cet effet, l’objectif du sommet sur les microcrédits en 1997 est d’atteindre 100 millions de personnes en 2005, en vue de contribuer à résoudre à long terme, le problème de la pauvreté et de la dépendance économique des femmes à l’égard des hommes.

2.              Différentes activités génératrices de revenus et              Conditions d’exercice de ces activités par les femmes

2.1.        Différentes activités génératrices de revenus exercées par les femmes

 

Les activités féminines sont concentrées dans le secteur informel, notamment le commerce, la production de cultures vivrières (maïs, mil, riz…), le maraîchage, la transformation des produits vivriers (par exemple la fabrication du savon à partir de l'huile de palme), les services (télécentre, etc.) les productions légères en particulier dans les secteurs utilisant les technologies traditionnelles, ainsi que l’achat d’intrants agricoles pour les crédits agricoles  en milieu rural. Elles s’investissent aussi dans l’élevage des animaux à cycle court (porcins, volailles …), la transformation des poissons, crevettes et huîtres.

Parmi toutes ces activités, le commerce occupe le premier rang, que ce soit en milieu rural ou urbain, en raison de ce qu’il apparaît comme l’investissement le plus rentable puisqu’il consiste à échanger une marchandise, un bien, besoins vitaux de l’homme, contre de l’argent. Les produits vendus sont souvent de première nécessité. Et les femmes espèrent faire rapidement des bénéfices, sans compter avec les aléas climatiques et les fluctuations de prix sur le marché.

En 1992, sur 35.993 personnes qui exerçaient dans le commerce de détail, 31.860 (soit 89,5%) étaient des femmes (PEESI-INSAE, 1992), ce qui montre une différence sensible entre les emplois des hommes et ceux des femmes. Les hommes sont dominants dans l’agriculture, ils représentent 63,3% contre 36,7% pour les femmes. D’après les données du troisième recensement (2002), celles-ci exercent dans le commerce à 88,2% contre 11,8% pour les hommes. Elles sont dans les  circuits de distribution des produits vivriers et manufacturés, les services de restauration et d’habillement. Ceci justifie le taux de femmes dirigeantes d’établissements de commerce (78,7%) et de restauration (92,6%)[2][2] .

2.2          Conditions d’exercice de ces activités par les femmes

Les conditions d’exercice des activités génératrices de revenus par les femmes sont caractérisées, essentiellement, par le difficile accès aux moyens de production, à leur contrôle et au bénéfice qu’ils génèrent.

En effet, selon la tradition au Bénin, les femmes n’ont pas accès ou n’héritent pas de la terre, du gros bétail, etc. Elles ne disposent pas de gros capitaux à investir dans les affaires, d’où leur adhésion limitée aux structures formelles de financement telles que les banques. De même, la situation n’est pas reluisante pour les femmes qui arrivent à bénéficier des crédits.

En fait, la plupart de ces femmes ne sont ni instruites, ni alphabétisées dans leur langue maternelle. Or, rentabiliser un commerce est synonyme de bonne gestion. La bonne gestion implique la bonne tenue des cahiers de gestion qui sont structurés en quatre rubriques : recettes, dépenses, bénéfices, pertes, dont il faut meubler les colonnes pour suivre la rentrée et la sortie des fonds. Il permet de voir si l’activité est rentable ou pas. Ceci implique qu’il faut savoir lire et écrire, et qu’il faut avoir reçu au préalable une telle formation ; ce à quoi ne s’adonnent pas les structures de financement qui se contentent seulement de donner parfois, quelques jours avant que la cliente n’entre en possession du crédit, des idées sur la gestion des fonds octroyés. Ainsi, la caisse de l’activité est confondue avec la popote, avec toutes les conséquences que cela entraîne.

Même si les affaires des femmes ont une durée de vie aussi longue que celles des hommes, elles ont tendance à démarrer à une plus petite échelle et à se développer plus lentement. Elles demeurent plus modestes sur le long terme. Les femmes ont plus souvent recours aux membres de leur famille qu’à des travailleurs salariés (les conditions et les méthodes de paiement peuvent varier). Leurs sources de revenu se développent généralement chez elles. Les activités de commerce et les petites entreprises fournissent un revenu important pour maintenir le bien-être familial et, souvent, ce revenu féminin est aussi important ou plus important que celui des hommes.

Aussi, dans de nombreux cas, les obstacles au développement des affaires des femmes sont-ils le résultat de différences liées au sexe. Dans certains contextes, par exemple, les femmes ne sont pas encouragées à se lancer dans une activité par d’autres femmes. Il existe donc une pression de la société pour empêcher les femmes de monter leur propre affaire.

3.      Pesanteurs socioculturelles à l’exercice des

      Activites Generatrices de Revenus  par les femmes

L’exercice des AGR par les femmes, nécessite leur recours aussi bien au crédit (conditions d’octroi difficiles dans les banques et relativement abordables dans les SDF) qu’à l’amélioration des rapports homme/femme, et à la  redéfinition  du statut et rôle de la femme. Les difficultés d’accès à ces structures de financement sont également des obstacles à l’exercice de ces activités par les femmes.

En dehors des obstacles socio économiques tel que le faible accès des femmes à des ressources de longue durée et au financement des activités génératrices de revenus, la non-valorisation du travail domestique, la concurrence des produits importés en matière de prix et de qualité, la non prise en compte des aspirations des femmes lors de la planification des actions à mener en leur faveur, la persistance du faible accès des femmes à des emplois dans le secteur formel, il existe d’autres obstacles d’ordre socioculturel qui compliquent la situation des femmes dans l’exercice de leurs activités.

3.1.     Les rapports homme/femme consacrés par le Coutumier du   Dahomey et le manque de notion de gestion des femmes

Au niveau familial, on observe une inégalité entre l’homme et la femme ; inégalité entretenue, renforcée depuis fort longtemps par la culture traditionnelle consacrée par le  Coutumier du Dahomey, un recueil des coutumes régissant  le statut juridique de la femme au Bénin confronté au droit moderne  méconnu, jusqu’à une date récente, par la majorité des femmes. Il existe, entre ces deux êtres, des relations de domination (par l’homme) et de subordination (de la femme) assujettissant les choix de la femme en matière d’investissement et de financement, à l’accord préalable de l’homme. Autrement dit, le statut de la femme ne lui permet pas de prendre des décisions sans l’approbation de son mari. Le plus souvent, pour des raisons de jalousie, de méfiance, l’époux refuse de libérer sa femme pour qu’elle puisse participer aux activités communautaires de développement ou avoir une activité libérale à partir des crédits accordés par les institutions. Il y a aussi l’environnement immédiat qui influence négativement sur des décisions judicieuses de la femme entreprenante : c’est le « qu’en dira-t-on ? ».

De même, les contraintes conjugales (l’éducation des enfants, le ménage, la lourdeur des charges familiales, les maternités multiples…) réduisent les possibilités pour la femme d’accéder aux crédits et de pouvoir les rembourser à échéance. Certaines bénéficiaires de crédit prêtent le crédit à leur mari suite à la demande  avec intimidation, ou  parfois  l’agression verbale et même physique de ce dernier, dans certains cas. Ce faisant, elles s’exposent aux difficultés de remboursement. Certaines femmes ont si peur de ce comportement de leur époux qu’elles gardent secrètes les prestations dont elles bénéficient de la part des institutions de financement. L’avaliseur, dans ce cas, peut être le frère ou le cousin. Celles qui ne peuvent pas garder le secret n’ont pas recours à ces services.

Des femmes qui s’investissent dans l’élevage du gros bétail, se voient exploitées par les maris qui ont été associés comme protecteurs et qui, finalement, deviennent les premiers détourneurs ; ce dont les femmes se rendent compte beaucoup plus tard parce qu’elles manquent non seulement de vigilance, des notions de gestion, mais aussi et surtout, dans un rapport de domination à outrance, elles ne peuvent que rester muettes pour répondre aux exigences de femme, bonne épouse et obéissante.

De même, il arrive parfois que, quand le revenu de la femme augmente, la contribution de l'homme au budget familial diminue. Certaines femmes sont obligées de remettre le montant de leur emprunt à leur mari ou à un parent de sexe masculin (ce qui augmente leur fardeau, mais pas toujours leurs avantages) au risque d’entacher leur renommée en cas de retard de paiement ou de non remboursement. Dans ce cadre, « la logique de construction des systèmes a pris le pas sur la logique du développement…». Alpha Ouédraogo[3][3] (2002). Ainsi, loin d’améliorer les conditions de vie des pauvres, « la microfinance (…) les plonge davantage dans la pauvreté.

Les fonds alloués sont difficilement gérés par les bénéficiaires du fait de l’insuffisance de leur formation en matière de gestion financière ; ce qui crée des retards de remboursements, voire des répressions (garde-à-vue). Cela implique que le pauvre, une fois en possession de l’argent prêté… vit avec la crainte permanente de tomber dans l’impayé, et d’essuyer ainsi la honte des voisins, voire sa dévalorisation sociale entre temps corrigée par le crédit » E. Azalou Tingbé (2002). Cet état de choses a occasionné le repli massif des femmes vers les structures de financement traditionnel comme les tontines, avec toutes leurs implications. Ce manque d’éducation et d’opportunités de se former pour les femmes entrepreneurs est dû au comportement des formateurs qui présument que les hommes sont les leaders et qu’ils transmettront leurs connaissances à leurs femmes et à leurs collègues.

De, plus le crédit n’est pas destiné à la satisfaction des besoins domestiques comme le logement la nourriture ou les réparations. Or, il est parfois difficile pour les femmes à bas revenus (celles-ci ayant leur domicile comme centre de production) d’établir une séparation nette entre les usages de prêts à consacrer aux activités de l’entreprise et l’économie domestique. Comme on le voit,  la position de subordination de la femme béninoise renforcé par son état de pauvreté entrave considérablement ses conditions d’accès  aux moyens de financement, mais aussi, sa capacité de gestion des fonds mis à sa disposition  pour initier des affaires  et donc exercer et rentabiliser des activités génératrices de revenus

3.2.        L’analphabétisme ou le faible niveau d’alphabétisation

L’analphabétisme ou le faible niveau d’alphabétisation des femmes fait qu’elles se heurtent à la méconnaissance des procédures d’obtention de financement et de remboursement (souvent, les analphabètes estiment que les concepts et les symboles du langage financier sont difficiles à saisir) ; ce qui leur fait payer des pénalités.

3.3.        Le bas niveau d’instruction

Il est lié à la faible ou non fréquentation de l’école par la fille au même titre que le petit garçon. L’enseignement primaire, bien qu’obligatoire, est loin d’être généralisé au Bénin. Le taux net de scolarisation qui mesure le niveau de scolarisation dans la tranche d’âge officielle (6-11ans) était de 32,9% en 1992[4][4]. Ce taux est plus élevé chez les garçons (40,1%) que chez les filles (24,9%).  En 2002, le taux net de fréquentation scolaire pour la même tranche d’âge est de 55,3% dont 60,8% pour les garçons et 49,4% pour les filles. Un autre constat est que les filles qui sont à l’école n’y restent pas longtemps. 

En 2002, 7% des filles ont abandonné l’école contre 5% de garçons. Autant chez les filles que chez les garçons, le taux d’abandon est en diminution de moitié par rapport à 1992 : respectivement 13% de filles et 12% de garçons. La faiblesse du nombre de filles par rapport aux garçons dans l’enseignement  technique et la formation professionnelle est particulièrement remarquable au niveau de l’option science technique et industrielle, où la proportion des filles n’a jamais atteint 7%[5][5]. Par contre, les filles sont très nombreuses dans les options science technique administration de gestion, santé, économie familiale et sociale et hôtellerie qui ne sont en fait que des prolongements des  rôles de reproduction et de production inculqués aux filles dans la sphère domestique. Tout cela limite les femmes dans leur capacité même de remplir les formulaires d’adhésion aux conditions de prêt dans les banques mais aussi, et surtout, d’initier des activités génératrices de revenus dignes du nom.

3.4.         La maternité, les mariages précoces, forcés, par échanges et les pratiques cultuelles

A tout ceci s’ajoute la maternité multiple et nombreuse. En effet, du point de vue social, ce qui définit le mieux le statut social de la femme, au Bénin, est sa fécondité. Appelée  à jouer pleinement son rôle de reproductrice, elle est faite pour rester à la maison. Dans ces conditions, la petite fille va apprendre à jouer son futur rôle d’épouse et de mère auprès de sa mère. Elle n’ira pas à l’école, elle n’aura pas un niveau d’éducation élevée lui permettant d’avoir accès à un emploi et à un revenu suffisant pour mener une vie saine et décente. Elle ne pourra pas, non plus, bien contrôler sa sexualité et sa fécondité. Reversée précocement dans les activités domestiques, elle sera exposée au trafic d’enfants, à l’exploitation sexuelle, etc. Tout ceci limite plus tard, les possibilités des femmes à s’autonomiser économiquement par l’exercice d’activités génératrices de revenus.

En outre, « En période de maternité, les femmes qui exploitent les activités commerciales en entreprises individuelles, sont souvent obligées de les arrêter. Les enquêtes révèlent que dans 70% des cas, l’état de grossesse oblige les futures mères à ralentir leurs activités commerciales, voir même à les suspendre. Après l’accouchement, elles attendent une longue période avant de reprendre les activités de commerce » E. FOURN (2003). Pendant cette période d’inactivité, comment pourront-elles faire fructifier les fonds et rembourser les crédits ?

Sur le plan cultuel, l’esprit entreprenarial de la femme est influencé négativement par certaines pratiques comme c’est le cas à « Sakété, Pobè, Djidja et Sankpiti (où) les pratiques culturelles et cultuelles, tels que le veuvage, les mariages forcés, précoces et par échange, l’enrôlement des filles dans les couvents, etc. imposent une séquestration temporaire aux femmes qui sont ainsi obligées de suspendre leurs activités et de perdre dans la plupart des cas, les financements » E. FOURN (2003). L’encadré qui suit explique aisément des pratiques socioculturelles qui retardent et hypothèquent l’avenir des filles dans l’exercice des AGR.

Et elle reste muette…

Pour servir l’appétit des fétiches, elle est déscolarisée.

Si ce n’est pas pour le mariage ou les travaux domestiques, c’est pour l’initiation dans les couvents que les filles sont refusées de scolarisation. Récemment à Djidja, une fille qui prépare ses examens de fin d’études primaires, a été retirée de l’école pour être enfermée dans un couvent où elle est en cours d’initiation. Les chefs féticheurs et les parents ont ainsi, non seulement, arrêté l’évolution scolaire et compromis l’avenir de cette fille, mais ils ont décidé de lui enlever toutes les connaissances qu’elle aurait accumulées à l’école. Le tout premier pas a été de lui interdire de se servir de mots ou d’expressions françaises.

Le Chef Service Promotion de la Scolarisation des Filles n’a pu franchir les portes de ces couvents pour s’entretenir avec les féticheurs et les sensibiliser. Ces féticheurs n’ont pas encore lâché prise. Ne devrait-on pas considérer la demande d’un chef féticheur relative à la construction d’écoles dans les couvents ? Mais alors, ne renforcerait-on pas du coup la religion et ne lui mobiliserait-on pas une plus grande population ? Verra-t-on se réaliser l’espoir que la satisfaction d’une telle demande, en introduisant l’éducation occidentale au sein du couvent (c’est-à-dire au sein de la religion) la ferait s’ouvrir progressivement au monde extérieur ?

 

Son frère a décidé de se marier, alors, elle est déscolarisée.

Il n’y a pas que les couvents et les pratiques religieuses ! En effet, il n’y a pas très longtemps, une fille a été prise de court sur son parcours scolaire, quand un beau jour son uniforme et ses fournitures scolaires lui ont été saisies pour être remplacées par le mariage précoce, forcé et par échanges. C’était à Matéri. La raison était simple : son frère avait décidé de se marier. A première vue, le lien entre cette décision personnelle et l’interruption de la scolarisation peut paraître flou. Cependant, la coutume en a décidé ainsi dans cette localité où, le mariage se fait par échange et non par dot. C’est ainsi que la fille a été donnée en mariage dans une famille qui a alors pu marier une fille audit frère.

Une pratique similaire dénommée « Gbodoho » (afin que tu aies un souvenir, ou en signe de consolation) existait chez les Mahi des Collines.

Tout ceci explique l’inquiétude de certains hommes face aux stratégies du Réseau National pour la Promotion de la Scolarisation des filles (RPSF). Ces hommes, en effet interpellent le Chef Service Promotion de la Scolarisation des Filles. « Toutes les filles à l’Ecole ! Quelles perspectives pour les garçons ? ».Source : CBDD, Application de la plateforme d’action de Pékin parcours de 3 ans et demi Septembre 95 Mars 99)

3.5.       La perception du statut juridique des femmes et leur manque de détermination

Dans la majorité des pays en développement, les femmes ont des difficultés à s’investir dans des entreprises privées et sont même très réticentes quand il s’agit de contracter des emprunts dans une institution financière. En effet, à l’article 127 du coutumier du Dahomey, il est écrit : « la femme  n’a aucun pouvoir juridique…elle fait partie des biens de l’homme ». Ayant intégré  parfaitement l’expression de ce manque de pouvoir de cette sous-estimation d’elle-même, de cette incapacité, ces femmes perdent le goût du risque, toute motivation qui pourrait impliquer une confiance en elles-mêmes et en ces institutions qui exigent des démarches administratives souvent tracassantes et heuristiques avant l’obtention même du crédit destiné à des fins purement productives.     

3.6.        Solidarité culturelle et solidarité économique (quelques velléités)

Les crédits octroyés par les institutions de micro finance ne sont destinés qu’à des fins productives telles que le commerce, l’agriculture, et jamais aux  investissements non productifs comme les cérémonies. Or, au Bénin, le tissu social est très fortement imprégné d’interactions à caractère culturel. L’assistance à un proche éploré est comme un devoir moral qui engage les autres acteurs sociaux. Cette assistance peut être manifestée par des dons en nature ou en espèce. La bénéficiaire de crédit est tentée de le détourner de la finalité c’est-à-dire d’utiliser une partie du crédit reçu des IMF à cette fin. Elle est tentée, tout en se souvenant des implications d’un retard de paiement ou d’un non remboursement et ceci, tout en se souciant de ce que diront d’elle les autres  si elle n’assiste pas la personne éplorée. Conscientes de ce dilemme, certaines préfèrent ne pas recourir au crédit qui pourrait les aider à exercer des AGR. Il en est de même pour la bénéficiaire de crédit, éplorée, qui se sent obligée de céder à l’ostentation  et aux dépenses onéreuses auxquelles donnent lieu les cérémonies.

Par rapport à la perspective du développement humain durable, la survivance de telles difficultés dans l’exercice des AGR constitue, sous plusieurs facettes, un frein permanent à l’habilitation de la femme. Que faire donc pour briser cette pression sociale ou pour, tout au moins, arracher progressivement la femme à ce statut social précaire ainsi hérité du passé ?

4.      Actions et mesures prises en vue d’améliorer les conditions d’exercice des Activités génératrices                          de revenus par les femmes

 

En dehors de la Loi PARMEC[6][6], l’Etat béninois a conçu plusieurs projets ou programmes pour stimuler le développement des communautés à la base. Il s’agit, par exemple, du PAGER, de l’AGeFIB, du PADSA, du PADEL, du MICROSTARS, du DSRP et du PASNAREP, qui intègrent des volets spécifiques aux activités génératrices de revenus des groupements féminins. « De même, dans le cadre de la promotion  des activités génératrices de revenus en faveur des femmes, il a été créé un Fonds de Soutien à l’Action Sociale (FSAS) au MFPSS[7][7] qui octroie des crédits à des groupements féminins. Ce fonds est financé à hauteur de 100 millions de F CFA au titre de l’année 2001 contre 50 millions en 2000 et 16,4 millions en 1996, année de démarrage du fonds. » E. FOURN (2003).  

A ces dispositions, on peut ajouter la création en janvier 1998 d’une cellule de micro finance pour réglementer et promouvoir l’émergence et le développement des structures de financement décentralisées tels que le PADME, PAPME, et des associations qui accordent des crédits aux femmes (ASSEF, ONG Sian’son, etc.) ; ce qui a conduit à :

Ø      la création, en novembre 1998, de la première société de micro finance en Afrique Francophone : le FINADEV ;

Ø      la création, en mars 2000, de l’Association  Nationale des Praticiens de la micro finance (CONSORTIUM ALAFIA), dont la mission est de faciliter la professionnalisation et le développement des institutions de micro finance et qui réunit 99 % des praticiens agréés du secteu.

Le Bénin a aussi ratifié des accords internationaux sur le commerce, pour favoriser la participation des femmes béninoises aux foires internationales et mis en œuvre, en 2004, le projet « Appui à la Réforme Administrative  » avec un  volet «  renforcement de la politique de l’emploi féminin dans la fonction publique ».

Ainsi, au nombre des institutions de microfinance exerçant au Bénin, nous avons :

Ø     la FECECAM (Fédération des Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel) : elle met à la disposition de sa clientèle différents types de crédit dont le Tout Petit Crédit aux Femmes (TPCF) développé aussi par le FINADEV et dénommé "Akwε  Kleun". Le taux d’intérêt dans cette institution varie entre 10 et 16%, pour une durée de 3 à 6 mois. . La FECECAM intervient surtout en milieu rural (agriculture et divers corps de métiers) et accorde la priorité aux demandes de financement des initiatives féminines, surtout pour le commerce ;

Ø     l’ASSEF (l’Association d’Entraide des Femmes) : son but principal est d’améliorer les conditions de vie de la femme et d’offrir des services de qualité aux femmes démunies de la ville et des banlieues de Cotonou. Ainsi, elle a créé un réseau de caisses et associations (242 associations et 27 caisses) qui s’occupent essentiellement du financement du commerce (à 80%), de l’artisanat, de l’agro-alimentaire, de l’élevage. Elle accorde des crédits individuels ou de groupes ;

Ø      l’ECHOPPE  (Echange pour l’Organisation et la Promotion des Petits Entrepreneurs) :  une institution qui fait du crédit notamment pour appuyer les femmes urbaines démunies au travers de la création d’un système d’octroi de crédits sans garantie préalable et d’accompagnement/suivi social, et la mise en place d’un réseau de formation, de production et de commerce équitable en faveur des jeunes artisans.

En somme, L’amélioration du niveau économique de la femme est le fruit des efforts de l’Etat, des ONG et partenaires financiers tels que le PNUD, l’USAID, la Banque Mondiale, la BCEAO, la GTZ, le CRS, le CGAP, le FIDA, la Coopération Suisse, la Coopération allemande, la Coopération Danoise (DANIDA), etc. Néanmoins, cette situation demeure précaire. Cela semble être dû à l’insuffisance de leurs efforts pour la prise en compte du volet socioculturel dans la promotion des AGR des femmes. Les survivances de certaines pratiques culturelles semblent ainsi étouffer, ou du moins retarder considérablement, l’application effective  donc l’impact du droit libérateur, du droit promoteur sur les femmes.

5.      Défis à relever

 

Pour améliorer la situation socio-économique des femmes, il faudra bien sûr réfléchir sur la question du financement des AGR, mais notamment sur les pesanteurs socioculturelles à l’exercice de ces activités économiques : 

Promouvoir de petites et moyennes entreprises  pour rendre les femmes plus outillées en matière de gestion et de maîtrise des techniques de transformation. A ce niveau, il conviendra de renforcer le financement des petites et moyennes entreprises par les banques.

Améliorer, dans le domaine agricole, l’accès des femmes à la terre (élaboration d’un code foncier qui facilite l’accès à la terre, notamment à travers les systèmes de bail) et à l’information sur les ressources et types d’appui disponibles, ainsi que sur diverses opportunités à exploiter, grâce à des canaux et méthodologies permettant de les toucher effectivement.

Œuvrer pour une amélioration durable des conditions de production, à travers le renforcement des appuis aux structures paysannes et plus spécifiquement aux organisations féminines rurales, pour la maîtrise progressive de l’amont et de l’aval des principales filières porteuses de production agricole.

L’application effective du code des personnes et de la famille au sujet des lois (contre les mariages précoces, forcés, échanges ; pour l’école pour tous, pour la santé sexuelle et de la reproduction) constitue l’un des défis majeurs à relever pour accroître les possibilités d’exercice des AGR des femmes, donc leur pouvoir économique. Ce pouvoir économique peut favoriser l'épanouissement et l'élévation du statut social de la femme, par sa contribution à l'amélioration des rapports sociaux entre les hommes et les femmes, par la responsabilité qu'elle acquiert au sein de la collectivité en prenant part aux associations ou groupements. Il élargit également les opportunités de la participation effective à la vie socio-politique.

Tout ceci n’est possible qu’à la seule condition que les hommes comprennent le contenu des différentes propositions, les prennent à leur actif pour en jouir pleinement. C’est alors qu’on assistera à quelque esquisse de changement de mentalité qui favorisera les rapports homme/femme d’une part, et d’autre part, la prise en compte de la femme en tant qu’agent de développement à part entière.

CONCLUSION

La femme béninoise rencontre beaucoup de difficultés dans l’exercice des AGR. Que ce soit dans le commerce, l’agriculture ou autres, l’effort qu’elle fournit n’est pas rémunéré à sa juste valeur. Les crédits qu’elle sollicite, déjà insuffisants, sont mal gérés et difficilement remboursables, faute de formation. Les barrières socioculturelles constituées par le statut juridique de la femme et renforcées par l’analphabétisme, le bas niveau d’instruction, les pratiques cultuelles comme celles liées au veuvage, à la maternité, pèsent lourdement dans la balance de son émancipation par l’exercice d’une activité génératrice de revenus. Ces pesanteurs socioculturelles diminuent la portée de l’effort consenti par le gouvernement et les structures privées à travers des actions et mesures en vue d’améliorer les conditions de vie des femmes.

Si l’objectif premier des institutions de microfinance et celui des programmes et projets du gouvernement est de contribuer à la réduction de la pauvreté en diminuant les risques et les incertitudes auxquels les couches les plus pauvres sont confrontées, bref, en permettant aux femmes d’exercer des activités pouvant leur permettre d’assurer leur survie et celle de leur famille, seule une occupation convenablement rémunérée peut leur permettre de sortir de la pauvreté et d’améliorer leurs conditions de vie.

Cependant, ce secours porté aux pauvres notamment aux femmes, serait d’une plus grande utilité si la femme, dans le contexte béninois, était moins accrochée aux aspects négatifs des coutumes et traditions. Elle a besoin outre l’alphabétisation, l’instruction, de services d’aide comme la formation à la gestion d’une entreprise, d’assistance technique au cours de la gestion’ afin que les bénéfices soient convenablement gérés et répartis selon ses besoins. Il importe, de ce fait, que son mari soit sensibilisé à lui laisser la liberté de choisir l’activité qu’elle veut mener. Cela implique une acceptation de l’égalité des sexes par les hommes ; un véritable changement social. Or, dans le contexte actuel des choses, même si les acteurs  et  quelques facteurs de changement existent, toutes les conditions du changement ne sont pas encore réunies. La bataille n’est pas près d’être gagnée. Réfléchissons davantage et cherchons des moyens plus efficaces,  mais lesquels ?  

Références bibliographiques

1-     AZALOU TINGBE Emilia,2002, « Fondements sociaux de l’adhésion des populations à l’Association des Services Financiers d’Avakpa dans la sous-préfecture d’Allada », mémoire de maîtrise en Sociologie-Anthropologie, DPSA, FLASH, UAC, 84 P.  

2-     FOURN Elisabeth, 2003, « le financement des activités féminines au Bénin » in RNDH

3-     Coutumier du Dahomey, 1931

4-     DEGBELO Amélie,1998 .« Les Ecueils à la promotion féminine », Etudes réalisées pour le PNUD

5-     FNUAP, « Le genre comme condition du développement durable »,, 2002 Forum des parlementaires pour le NEPAD

6-     FOURN Elisabeth, 1997, « La maternité, un pouvoir ambigu pour les femmes », article publié dans la revue UNESCO-BENIN

7-     GENTIL Dominique, 2001 « Microfinance et lutte contre la pauvreté », 19 novembre (http://www.worldbank.org/wbi/banking/francophonemicro/pds/1)

8-     GNANSOUNOU FOURN. E : « Genre, égalité, pouvoir des femmes et santé de la reproduction », in Acte de colloque de l’APAA, Yaoundé, 2000 

9-     GNANSOUNOU A. E : 1994 « Organisation sociale et planning familial au Bénin », UDM Québec canada,

10- OUEDRAOGO Alpha, 2001,« Les limites de la microfinance comme instrument de lutte contre la pauvreté », novembre       www.worldbank.org/banking/francophonemicro/module01.htm

11- PNUD, 1998.1998,« Rapport sur le développement humain au Bénin », Cotonou, 247P

12- PNUD, 2003, « Rapport sur le développement humain au Bénin », 2003, Cotonou, 209P.

13- SIATA, 1996« Femmes et Activités Génératrices de Revenus pauvres et marginalisées », in Le Grenier, Ouagadougou, Numéro 2, 19P.

14- SIATA,1999, Les 1001 activités des femmes, in Le Grenier, Ouagadougou, Numéro 7/8, 23P

15- TALON  Honorine et al, 2001.« Femme et développement  - La microfinance, Accès et gestion », Cotonou, Edition Ruisseaux d’Afrique, Collection « Joie d’entreprendre », mai , 92P.



Note biographique

Dr Elisabeth FOURN Née le 22 02 1952  à OUIDAH une ville historique du sud  Bénin ; Principaux domaines de compétence :  Conception/mise en œuvre des programmes et projets de recherches socio-économiques et démographiques ; Approche genre et développement ; Appui aux associations et  structures de la société civile ; Développement et questions de population (Fécondité et PF et santé de la reproduction) ; Sociologie de la famille.Diplômes et formations :1988 – 1994 DOCTORAT (Ph.D) en    Sociologie, (Département de Sociologie, Université de Montréal, Québec /  Canada.)Depuis 1995    Enseignante-chercheure au Département de Sociologie-Anthropologie (Université d’Abomey-Calavi) Domaine d’enseignement : Sociologie de la famille ; Genre, Développement, Santé de la reproduction, Démographie sociale, Méthodologie de la recherche (approches qualitatives)

 


[1]Association pour le Développement du Burkina Faso -  www.google.fr

[2] PEESI

[3]AZALOU TINGBE Emilia, Fondements sociaux de l’adhésion des populations à l’Association des Services Financiers d’Avakpa dans la sous-préfecture d’Allada, mémoire de maîtrise en Sociologie-Anthropologie, DPSA, FLASH, UAC, 2002, P19.

[4]Données du Deuxième Recensement Général de la Population et de l’Habitation de 1992

[5] D’après les données de la  Direction de l’Enseignement Technique et DPP/METFP

[6] PARMEC (Projet Appui à la Réglementation des Mutuelles d’Epargne et de Crédit) adoptée en 1997 et en cours d’amélioration. Cette loi renforcée par celle n° 98-004 du 27 janvier 1998 portant Code du Travail en République du Bénin qui interdit en ses articles 4 et 208 des pratiques discriminatoires en matière d’embauche a permis au Bénin de faire des avancées dans le domaine de l’économie.

[7] Ministère de la Famille, de la Protection sociale et de solidarité b

 

labrys, études féministes/ estudos feministas
julho/dezembro2007- juillet/décembre 2007