labrys, études féministes/ estudos feministas
julho/dezembro2007- juillet/décembre 2007

Le mouvement des femmes en questionnement ou comment lutter ensemble égales et différentes ([1]

Nadine Plateau

Résumé :

Parce qu'il permet des positionnements divers puisque rien n'y est prédéfini et que tout s'ancre dans l'expérience et les savoirs des militantes, le projet politique féministe est capable de répondre aux exigences actuelles d'un mouvement des femmes multiple et hétérogène. Face à l'interpellation, récente en Belgique, de groupes et associations émergents qui contestent le féminisme tel qu'il s'est construit au cours des trente dernières années, ce mouvement doit repenser et reformuler ses problématiques en tenant compte des dimensions, jusque-là négligées, de classe sociale et d'origine ethnique.

Mots-clé:féminisme, politique, classe social, ethnie

 

Dans le contexte actuel de confusion et d’amalgames par rapport à la chose sociale, le mouvement des femmes, cet ensemble de groupes et d’associations œuvrant pour l’égalité des sexes, n’échappe pas à la tourmente. D’une part, l’espace public se charge d’un air du temps désagréablement raciste au sens où la culture devient source de stigmatisation sociale comme l’était autrefois la soit disant nature. Il y aurait des cultures supérieures à d’autres et l’un des critères de la supériorité serait le statut social des femmes. En réalité, pareille argumentation aboutit à instrumentaliser le féminisme et à occulter le sexisme toujours bien ancré sinon dans nos lois du moins dans la réalité économique et sociale. D’autre part, les politiques publiques d’égalité des chances, de plus en plus tentées par la notion de «diversité» ([2]) encouragent de facto une catégorisation, voire même dans certains cas une «racialisation» des individu-e-s : aux femmes, cible unique des premières politiques se sont ajoutées les personnes migrantes ou d’origine immigrée et celles qui sont victimes d’exclusion sociale comme les homosexuel-le-s, les gens âgés et handicapés.

La catégorisation à partir d’un critère unidimensionnel comme le sexe ou l’origine ethnique est néfaste à plus d’un titre : elle empêche de prendre en compte la complexité du réel c’est-à-dire le fait que les catégories présentent des intersections (un-e homosexuel-le peut être migrant-e et/ou précaire) et, plus grave, elle aboutit à dresser les catégories les unes contre les autres. Il suffit de penser à la situation de compétition dans laquelle se trouvent les associations dans la pénible course aux subsides.

Au sein de ce paysage trouble où les clivages se creusent entre personnes et entre groupes et où l’écoute mutuelle diminue tandis que grandit l’angoisse de «l’autre», il me semble déceler au sein du mouvement des femmes une volonté de combattre les divisions et d’ouvrir un espace pour la rencontre et l’échange.

En témoigne une initiative récente: la journée de réflexion «Genre et interculturalité. Pour un débat au sein du mouvement des femmes» organisée par Amazone le 19 Octobre 2006 ([3]3), au cours de laquelle des paroles émanant de segments divers du mouvement des femmes ont pu se croiser. Un processus s’est donc enclenché, porteur de collaborations futures et qui, à mon sens, renoue avec les options fondamentales de la deuxième vague du féminisme dans le dernier quart du XXe siècle.

Un mouvement multiple et hétérogène

Quand surgit le néo-féminisme, dans la foulée de mai 68, il décide de s’appeler mouvement de libération des femmes. Ce n’est pas un parti, ni une théorie mais pour reprendre les termes de Françoise Collin, témoin engagée de ces années-là, «un espace politique où des positions diverses et des personnes diverses se confrontent –ou même s’affrontent- sans porter atteinte à cet objectif fondamental qu’on désigne sous le terme de féminisme.» ([4]). D’emblée, le mouvement des femmes se reconnaît comme multiple et hétérogène. S’il existe bien un objectif commun, l’égalité des sexes, la conceptualisation même de cet objectif et les stratégies pour l’atteindre diffèrent selon les convictions philosophiques, les allégeances politiques ou encore les références théoriques.

En Belgique comme ailleurs, dès le début des années 70, co-existent différentes sortes de féminisme même si le mot n’est pas encore utilisé au pluriel. Les féministes radicales, nouvellement arrivées et les plus visibles à l’époque, (Dolle Mina’s, FLF etc.) visaient prioritairement la destruction de l’ordre patriarcal. Elles côtoyaient les féministes socialistes (Femsoc par exemple) préoccupées de combler l’absence de prise en compte de la question des femmes dans la gauche marxiste et les féministes tout court des associations antérieures aux années 70 (La Porte Ouverte, A Travail Egal Salaire Egal). Certaines étaient plus révolutionnaires (subversives et opposées à toute forme de collaboration avec les institutions) d’autres plus réformistes (voulant améliorer les conditions de vie des femmes sans nécessairement changer le système) ou libérales (ciblant l’égalité d’accès des femmes dans les différentes sphères de la société). A cela s’ajoute que les unes se sentaient plutôt différencialistes, convaincues de ce que les femmes sont porteuses d’une spécificité culturelle utile à la société, et les autres plutôt égalitaristes, mettant en avant l’égalité des individu-e-s etc. etc.

L’existence de tous ces termes qualifiant le féminisme prouve qu’au sein du mouvement des femmes, des tendances étaient reconnues et nommées, bien qu’il fût extrêmement difficile de tracer des frontières nettes entre les sous-ensemble étant donné que, dans la réalité, ceux-ci se recouvraient en tout cas partiellement.

Loin d’être homogène, le mouvement permet donc des positionnements divers puisque rien n’y est prédéfini et que tout s’ancre dans l’expérience et les savoirs de ses militantes. Les grands combats féministes sur des sujets jusque là non interrogés et acceptés comme des évidences -comme le fait de ne pas pouvoir disposer de son corps, d’effectuer le travail ménager sans salaire ou de subir la violence- se sont menés en partant du plus intime de la vie des femmes puis en problématisant ce vécu, c’est-à-dire en faisant émerger sa dimension sociale -et pas strictement individuelle- dans l’espace commun.

Ainsi s’est construit le projet politique féministe, dans un travail collectif autour de revendications rassemblant des groupes et des personnes qui ne partageaient pas nécessairement les mêmes conditions de vie ou les mêmes idées. La lutte pour la  dépénalisation de l’avortement est exemplaire à cet égard. Il a fallu des années de mobilisation féministe pour arriver à rallier tous les groupes de femmes à cette cause: au départ une poignée de féministes radicales, suivies par des activistes laïques, puis, après l’arrestation du Docteur Peers, par les militantes de la famille socialiste et enfin par les femmes chrétiennes longtemps réticentes (pour des raisons religieuses) à prendre position dans le débat.

Si le féminisme, comme le définit Françoise Collin, porte en lui la possibilité même de la multiplicité, il faut bien reconnaître que cette caractéristique a perdu en visibilité au fur et à mesure que les manifestations contestatrices des années 70 disparaissaient de la scène médiatique et que s’imposait dans l’espace public une forme officielle du féminisme.

Ce féminisme d’inspiration libérale s’est propagé via les politiques d’égalité des chances entre les femmes et les hommes instaurées dans les années 80. Il a incontestablement produit des résultats dans certains domaines : en politique par exemple avec l’augmentation de la participation des femmes à la prise de décision et dans la lutte contre la violence faite aux femmes grâce à la législation sur le harcèlement et la violence conjugale.

Par contre, il est malheureusement resté sans effets dans le monde économique : des discriminations directes (écart salarial) ou indirectes (statut de cohabitant-e) persistent à l’heure actuelle. Et paradoxalement (mais est-ce vraiment paradoxal ?), c’est au moment où des politiques publiques d’égalité sont mises en place, c’est-à-dire au moment où le féminisme s’institutionnalise, que l’action de groupes féministes critiques et plus radicaux dans leurs revendications est marginalisée (Femmes contre la crise, Comité de Liaison des femmes).

Un modèle contesté

Le fait nouveau en ce deuxième millénaire est l’interpellation du mouvement des femmes par des groupes ou associations qui, à partir de leur expérience et de leur vécu, soit se sont récemment constitués en dehors des grandes organisations existantes soit ont quitté ces organisations ([5]). Ces nouveaux groupes, constitués majoritairement de femmes appelées «allochtones», «migrantes», «d’origine étrangère» ou «issues de l’immigration» ([6]), estiment que leur voix et leurs revendications ne sont pas pris en compte de manière satisfaisante dans le mouvement actuel. Ils contestent le féminisme tel qu’il s’est imposé les trente dernières années dans notre pays, tout en exprimant leur volonté de participer à une lutte commune au sein du mouvement des femmes.

Pour la première fois en Belgique, des individues et des groupes rejettent donc le modèle d’émancipation proposé, modèle majoritairement perçu comme universel, et travaillent à en créer un nouveau qui ne serait pas une simple adaptation mais une production originale qui ne nie pas l’appartenance à une communauté (d’origine immigrée ou de religion musulmane) de fait marginalisée au sein du mouvement.

C’est en effet sur base de l’expérience commune de l’exclusion que sont nés ces groupes et qu’ils se sont engagés dans un processus politique. En cela, ils ne diffèrent en aucune façon des groupuscules féministes des années 70. Voilà pourquoi loin de lire dans l’émergence de ces associations l’expression d’un repli identitaire ou communautaire, j’y vois une richesse de questionnement qui ouvre sur la possibilité non seulement de re-construire les rapports entre femmes, mais aussi de re-formuler les problématiques du mouvement.

Refuser la position dominante

A mon avis, l’avenir du mouvement des femmes, sa force, sa capacité d’avoir un impact sur les agendas politiques en Belgique et au niveau mondial, vont dépendre de la manière dont associations et groupes arriveront à ré-aménager leurs rapports mutuels au sein du mouvement pour organiser un combat commun ainsi que de la manière dont le mouvement va s’articuler aux mouvements sociaux qui luttent contre d’autres formes de domination tels les anti-racistes et les altermondialistes. A cet égard, les interventions et les débats lors de la journée «Genre et interculturalité» ont déployé un ensemble impressionnant d’analyses, de réflexions et d’approches aussi courageuses qu’inventives dont je me suis inspirée pour dégager des pistes d’action ([7]).

La première est la reconnaissance d’une position dominante au sein du mouvement des femmes. «Annoncez la couleur !», ainsi s’intitulait la première intervention ([8]) à la journée d’Amazone. Rappeler que le blanc aussi est une couleur, c’était une façon de mettre l’accent sur la nécessité pour bon nombre de féministes de s’interroger sur leur position dans les rapports de force au sein du mouvement.

De se rendre compte du pouvoir qu’elles ont d’imposer la norme, de définir les priorités et les procédures du combat. De reconnaître enfin qu’elles jouissent du privilège de s’autoriser à ne pas écouter les autres ou de considérer que les questions soulevées par ces autres sont subsidiaires et ne concernent pas toutes les femmes. Pour donner un exemple précis, je dirais que considérer que l’émancipation des femmes à partir du référentiel religieux est impossible ou que la laïcité est une condition du féminisme, constitue un abus de position dominante.

L’abandon de toute position hégémonique au sein du mouvement me semble donc une condition sine qua non pour ouvrir l’espace politique de confrontation et d’affrontement décrit plus haut car, comme le disait une participante à la journée d’Amazone, «avant de parler de collaboration, il faut des parties égales» ([9]). Le chemin sera long, la position dominante étant la tache aveugle de celles et ceux qui l’occupent : « Je me sens mal. Je ne me considère pas comme blanche. Je suis aussi victime du colonialisme, tout autant que les femmes qui n’ont pas la même couleur de peau que moi » disait une militante associative. Remarque pathétique car l’objectif de la journée n’était pas de culpabiliser les participant-e-s mais de faire reconnaître que nous sommes, indépendamment de notre volonté et quels que soient notre désintéressement ou notre dévouement, pris-es dans des rapports sociaux inégaux dont nous ne pouvons pas faire abstraction.

Penser l’articulation genre/classe/«race» ([10])

Le mouvement des femmes a privilégié, dans la construction de son projet politique, ce qui unissait les femmes, ce qu’elles avaient en commun, tendant à reléguer au deuxième plan les antagonismes liés au milieu social ou à l’origine ethnique qui traversent la population féminine. L’interpellation à laquelle je faisais allusion plus haut, nous rappelle l’existence de conflits d’intérêts ou de solidarités entre l’appartenance au groupe des femmes (victimes de la domination patriarcale) et l’appartenance à un groupe socialement et/ou économiquement discriminé (victimes de la domination raciste et/ou capitaliste).

C’est pourquoi le mouvement des femmes aujourd’hui ne peut faire l’économie d’une analyse approfondie de l’imbrication des systèmes de domination que sont le patriarcat, le système de classe et le racisme. S’appuyant sur les thèses de Christine Delphy, Nouria Ouali a souligné, lors de la journée d’Amazone, l’intérêt de la théorie de la domination qui permet de repérer les différents types de domination et de montrer que leurs fonctionnements sont similaires. La logique est la même et l’identité des processus fonde la possibilité d’une lutte commune. Nouria Ouali insistait sur la vision dynamique et non déterministe de cette théorie qui met en évidence le rôle de la société dans la constitution des hiérarchies. Elle expliquait que tant que les inégalités restent comme aujourd’hui essentialisées, naturelles, le combat est impossible. Mais à partir du moment où l’on montre comment et pourquoi la société génère la hiérarchie alors c’est cette société qui devient responsable des inégalités en lieu et place des individus ou des groupes.

Tout cela suppose un travail considérable de recherche comme en témoignent les livraisons récentes des Nouvelles Questions féministes ainsi que des Cahiers du Genre sur les thèmes du racisme, des migrations et de la mondialisation ([11]). Le mot clef pourrait bien être l’historicisation des rapports de genre, de classe et de race. Seule cette perspective historique permet de casser les catégories qui assignent les individu-e-s à une place sociale sur base de critères essentialisant. Quand Nouria Ouali affirme :

«les immigrées sont de plus en plus belges mais on les renvoie toujours à une origine ou à une identité»,

c’est parce qu’on fait fi de l’histoire. En effet, tout se passe comme si on ne pouvait interpréter la situation de ces femmes en Europe qu’à partir du Coran ou de leur société d’origine, les renvoyant ainsi à une condition définie une fois pour toutes au VIIIe siècle et niant toute évolution sociale et économique.

Je suis convaincue que la possibilité d’élaborer des perspectives d’action efficaces dépend de notre capacité à penser l’entremêlement des systèmes de domination. Et en particulier dans le domaine économique où jusqu’à présent le féminisme a eu peu d’impact. Comment comprendre et dénoncer le fossé grandissant entre les femmes sans tenir compte des dimensions de sexe, de classe et de race ? 

Nous savons que les infirmières roumaines assument désormais les jobs que leurs collègues belges refusent étant donné la pénibilité du travail et la faiblesse du salaire. Nous n’ignorons pas qu’une partie des femmes assument les tâches, ménagères par exemple, rejetées par d’autres femmes, que le féminisme avaient étiquetées comme l’exploitation patriarcale par excellence ; le fait qu’elles sont actuellement (mal) rémunérées ne change pas grand chose à la question.

Ce n’est qu’en prenant acte de ces différences de position productrices d’asymétrie et de hiérarchie, y compris dans le mouvement lui-même, en travaillant avec ces différences sans les nier mais sans non plus les considérer comme des obstacles infranchissables, que nous pourrons éviter d’être dressées les unes contre les autres et trouver des formes d’alliance au-delà de nos différences pour combattre les inégalités.

Créer une solidarité active

La sororité dont nous rêvions dans les années 70, cette solidarité entre femmes, n’existe pas au départ, elle se forge dans la pratique historique et politique de la lutte des femmes.  De même, une autre solidarité reste à construire, celle qui relierait le mouvement des femmes aux grands combats des gens de gauches (anti-militaristes, anti-racistes, anti-impérialistes).

Sans doute l’égalité des sexes est-elle une exigence démocratique reconnue par toutes et tous, mais cela ne l’empêche pas d’être régulièrement évincée par d’autres priorités. Un des grands problèmes du mouvement des femmes tant sur le plan national qu’international, réside dans le fait que la dimension du genre n’est pas intégrée de manière structurelle et transversale, et ce ni à l’agenda de nos gouvernements ni dans les plateformes des groupes et associations de gauche.

La problématique de l’égalité sexuée reste limitée à une niche : commissions ou groupes ou cellules femmes dans les syndicats, les partis politiques, les mouvements alternatifs etc. Nous avons beau dire et redire que les inégalités sexuées résultent des rapports sociaux de sexe qui sont des rapports de pouvoir, nous avons beau dénoncer la hiérarchie sexuée persistante, cette question reste conceptualisée comme le problème des femmes et condamnée à un statut particulier qui lui interdit toute dimension universelle.

Que faire ? Comment inscrire la question de l’égalité des sexes comme une priorité de politique générale ? Je pense tout d’abord que cet objectif n’exige pas de renoncer à des formes autonomes, non mixtes de lutte des femmes. Au contraire, les militantes au sein des mouvements contestataires du XXIe doivent encore «faire groupe» pour gagner en pouvoir et arriver à ce qu’une conscience de genre inspire les pratiques et les théories.

On a montré que la présence nombreuse de femmes dans les panels lors des Forums sociaux ne s’accompagne pas nécessairement d’une prise en compte des rapports sociaux de sexe dans la thématique dont on parle ([12]). Il serait donc prématuré d’abandonner cette stratégie de non mixité qui permet aux femmes de se constituer en groupe de pression pour se faire entendre. D’autre part, il me semble qu’il serait temps de cesser de raisonner en termes de priorité comme dans les années 70 quand on nous sommait de choisir entre lutte de sexes ou lutte de classes et de reconnaître qu’il n’y a pas de hiérarchie des luttes.

Une même logique est à l’œuvre comme le rapelait Nouria Ouali: la logique de domination, qui exclut ou marginalise l’autre à partir d’une norme (masculine, blanche, occidentale, hétérosexuelle). Mais un simple soutien verbal de nos camarades progressistes des deux sexes ne suffira pas, nous avons besoin d’une solidarité active, c’est-à-dire d’un véritable engagement qui se traduirait, au sein du monde associatif, par l’intégration, dans la pensée et la pratique, de la question des rapports sociaux de sexe en tant que question prioritaire.

(Texte paru dans l’Agenda interculturel du CBAI, n°252 avril 2007, p. 8-11)

Notice biographique :

Nadine Plateau Engagée dans le mouvement des femmes, Nadine Plateau a été co-fondatrice de «Chronique féministe», la revue de l'Université des femmes. Elle est membre de Sophia, le réseau belge d'études féministes au sein duquel elle a coordonné des actions positives pour intégrer le genre dans l'enseignement supérieur. Présidente de la Commission enseignement du Conseil francophone des femmes belges, elle mène des recherches et actions dans le domaine de l’égalité filles/garçons, femmes/hommes dans le système éducatif en Belgique. Spécialisée dans la formation initiale et continuée des enseignant-e-s à l'égalité, elle prépare actuellement, au sein du Ministère de l'Enseignement, un module de sensibilisation des futur-e-s enseignant-e-s à l'égalité qui sera en ligne fin 2008. Dans le cadre d'un projet de soutien aux réseaux de femmes en Iran, Maroc et Turquie, elle a organisé des rencontres sur le thème de l'interculturalité en Belgique.

E-mail : nadine.plateau@skynet.be


[1] Pour paraphraser le beau titre d’Edgar Morin «Vivre ensemble : égaux et différents»
[2] Après l’égalité juridique (années 70), les actions positives (années 80) la diversité est la dernière recette prônée par les institutions internationales pour réaliser l’égalité.

[3] Un autre exemple de ce genre d’initiative est la conférence-débat «Regards croisés sur les luttes des femmes» organisée par les Femmes Musulmanes de Belgique (FMB) et Une autre gauche (UAG) le 3 février dernier aux FUSL à Bruxelles.

[4] Collin, Parcours féministe (entretiens avec Irène Kaufer), 2005, Labor Bruxelles, p.17-18.

[5] Par exemple, l’AMV (Actiecomité Moslimvrouwen Vlaanderen, une plate-forme de 32 organisations de femmes musulmanes) ou les FMB (Femmes Musulmanes de Belgique) sont nées en dehors des associations existantes. D’autre part, : le SAMV (Steunpunt Allochtone Meisjes en Vrouwen) est sorti NVR (Nederlandstalige Vrouwenraad) ou Conseil des femmes néerlandophones et la Commission maghrébine a quitté le CFFB (Conseil des Femmes francophones de Belgique).

[6] La variété des termes prouve la difficulté à trouver le mot adéquat.

[7] Je m’appuie sur mes notes car les interventions n’ont malheureusement pas été publiées.

[8] Intervention de Sara ‘s Jegers à partir d’un mémoire de 3e cycle «Een feminisme voor alle vrouwen ?» sur le mouvement des femmes en Flandre, son rapport au multiculturel, aux organisations de femmes allochtones et au débat sur le foulard (malheureusement non traduit). 

[9] Intervention de Ouardia Derriche.

[10] Le terme race ne désigne ici aucune réalité biologique ou culturelle, il est pris au sens d’une construction sociale, c’est-à-dire d’un opérateur de hiérarchisation qui par conséquent produit des effets.

[11] Nouvelles Questions Féministes, Sexisme et racisme : le cas français, vol.25, n°1, 2006 ; Nouvelles Questions Féministes, Sexisme, racisme et postcolonialisme : un faux universalisme, vol.25, n°3, 2006 ; Nouvelles Questions Féministes, Migrations: genre et frontières-frontières de genre, vol.26, n°1, 2007 ; Cahiers du Genre, Féminisme(s). Penser la pluralité, n°39, 2005, L’Harmattan ; Cahiers du Genre, Travail et mondialisation. Confrontations Nord/Sud, n°40, 2006, L’Harmattan.

[12] Francine Mestrum, «L’intégration des femmes au mouvement altermondialiste», in Chronique féministe, n°93, septembre-décembre 2005, pp. 31-34 (numéro consacré aux Féministes et altermondialistes).

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