labrys, études féministes/ estudos feministas
julho/dezembro2007- juillet/décembre 2007

Le féminisme : une théorie critique de la connaissance

 

Marie-Andrée Bertrand

            Je suis devenue féministe sans le savoir pendant mes études de doctorat en criminologie à l’Université de Californie, Berkeley entre 1965 et 1967 ; à l’époque, il ne m’était pas possible de donner un nom au regard que je portais sur le traitement inégal fait aux femmes et aux jeunes filles par les instances pénales. Mon premier article publié en 1967 intitulé « The myth of sexual equality before the law »[i] parle d’un constat ; celui-ci reposait, d’une part, sur l’analyse du droit pénal canadien et européen qui à l’époque prévoyait des infractions propres aux femmes et aux jeunes filles surtout en matière sexuelle et d’autre part, sur l’observation des décisions judiciaires dans les tribunaux pour mineurs et pour adultes au Canada[ii], où des normes prétendument neutres et universelles étaient chaque jour appliquées différemment aux hommes et aux femmes pour des infractions semblables. À l’époque, la justice pénale, comme d’autres appareils d’État tels que la santé, l’éducation et le travail, réservait aux femmes et aux jeunes filles un sort injuste sur la base de leur sexe. Je suis bien incapable alors d’expliquer ce phénomène et ce n’est que dans le titre de l’article que je tente de dénoncer l’hypocrisie d’une justice qui se drape dans sa robe d’équité pour administrer l’inégalité. S’agissait-il là d’un phénomène propre au Canada, à la France et à la Belgique, les trois pays dont j’avais observé les pratiques ?

            Devenue professeure adjointe à l’Université de Montréal en 1968, j’entreprends avec des moyens moins modestes une vaste étude comparative du traitement fait aux femmes et aux jeunes filles en Europe de l’Ouest et de l’Est (Hongrie et Pologne) et en Amérique du Nord et du Sud. En Europe de l’Est, en Hongrie et en Pologne, les femmes adultes ne sont pas traitées comme des mineures et le traitement pénal qui leur est réservé est moins ouvertement sexiste. D’ailleurs, elles représentent le quart des accusés et des condamnés, contre 10 ou 12% en Europe de l’Ouest. Pourtant, au-delà des différences apparaît une constante : le sexe des suspects détermine un traitement différent[iii] quels que soient les contextes politiques (socialiste ou capitaliste) et économiques (pays riches, pays pauvres et peu développés). À l’époque, on ne parlait pas de « genre » mais les travaux de Margaret Mead, Sex and temperament in three primitive societies (1935) et Male and Female (1949), m’avaient convaincue que les rôles sexuels étaient socialement et économiquement construits. Je « voyais mieux », sans pouvoir l’expliquer, que le droit qualifiait de criminelles les jeunes filles et les femmes qui avaient des rapports sexuels hors du mariage tandis que ce comportement était jugé normal chez les jeunes gens et les hommes, ou valorisé. En somme, le droit pénal reprenait à son compte en les portant au paroxysme les traits les plus sexistes de la culture de l’époque, faisant des femmes des mineures à la disposition sexuelle de leur mari.

            Pour expliquer cette domination, le féminisme libéral ne m’était d’aucun secours. La possibilité de m’ouvrir à la critique du capitalisme et des pratiques racistes m’a été offerte en 1972 quand j’ai accepté avec enthousiasme une invitation à aller enseigner un an à l’Université de Californie à Berkeley. Les questions de race et de classe, peu présentes dans les enseignements disposés à l’Institut de criminologie à l’Université de Montréal de 1960 à 1965, fondaient la perspective critique des études supérieures dans la même discipline à Berkeley. Au contact des jeunes professeurs et des étudiants gradués, j’ai découvert Marx, je me suis passionnée pour Engels et Hegel, et j’ai commencé à apercevoir le pouvoir des théories féministes pour « expliquer » le processus de domination ; pourquoi et comment les femmes, les « races inférieures », les classes démunies, et même les mineurs (d’âge) étaient devenus les parias du droit et de l’économie. Mes assistants[iv] étaient des jeunes formés en théorie marxiste par quelques professeurs[v] qui rayonnaient largement et publiaient beaucoup[vi] sans bien savoir ce que leurs orientations théoriques allaient leur coûter.

            Un mouvement semblable se manifestait en Grande-Bretagne et en Allemagne dans les années 1973-1979, deux pays où les traditions de gauche sont mieux enracinées qu’aux États-Unis. En Angleterre, par exemple, trois sociologues ont entrepris une critique savante des théories du contrôle social et publié deux ouvrages collectifs qui ont connu un grand succès (Critical Criminology et The New Criminology[vii]) au moment même où les collègues de Berkeley énonçaient leur programme en faveur d’une criminologie critique radicale. De concert avec des sociologues et des juristes de Norvège, Hollande, Suède, Danemark et Allemagne de l’Ouest, les Britanniques créèrent le European Group for the Study of Social Control auquel je me suis hâtée de me joindre. Les colloques du Groupe se tenaient en marge des Congrès mondiaux de criminologie et constituaient une bouffée d’air frais. À ses débuts, ce Groupe européen ne faisait pas une grande place aux préoccupations féministes et post colonialistes, mais des féministes britanniques comme Frances Heidensohn dès 1968[viii] et surtout Carol Smart sont devenues à compter de 1970[ix] très influentes dans le Groupe et plus généralement en sociologie du droit en Grande-Bretagne.

            Mon « coming out » comme féministe date de cette époque. L’année où je suis retournée à Berkeley pour y enseigner (1972-73), la direction de la revue de criminologie et de sociologie de la déviance était assumée par les étudiants gradués qui m’assistaient dans mes cours ; le périodique Issues in Criminology publiait, outre les articles de fond sur la criminologie et les politiques pénales, des « Dialogue with… » des sociologues et des juristes connus pour leurs positions critiques sur le droit, la criminologie et les politiques pénales. On m’a demandé pendant mon séjour de me prêter à l’un de ces dialogues[x]. L’entrevue était préparée avec grand soin, les intervieweurs lisant toute la production de leur interviewé et son c.v. Le « dialogue » s’est étendu sur plusieurs séances dont on me remettait aussitôt les transcriptions. Je me suis vite rendu compte que ma réflexion sur les enjeux auxquels étaient confrontée la criminologie et mes hypothèses théoriques sur la condition des femmes et les rapports entre les femmes et le droit pénal n’allaient pas assez loin et que je devais faire un sérieux travail d’apprentissage des théories critiques si j’entendais répondre sérieusement aux interrogations de mes interlocuteurs. Je me suis mise à lire avec passion les grands travaux de l’École de Francfort, Adorno, Horkheimer, Benjamin et les sociologues et politologues qui s’intéressaient au droit des pauvres et des non Blancs pendant le trimestre d’hiver 1973. Mes intervieweurs avaient choisi de faire porter l’entretien sur les lacunes des corpus de la criminologie telle qu’enseignée à Montréal et à Berkeley, à l’époque les deux centres les plus connus. Une première partie de l’entretien porte sur les biais de classe et de race dans la structure du programme et dans les cours particuliers ; dans la deuxième, je traite du silence de la criminologie sur la question des femmes et je dis, trop vite et pas très clairement, la pauvreté théorique qui résulte de ces trois lacunes.

            Il semble que cette entrevue et mes enseignements ont laissé un souvenir important et positif chez quelques collègues, car dans un collectif récent sur la criminologie critique, deux d’entre eux, Julia et Herman Schwendinger, racontant cette période de l’histoire de la criminologie à Berkeley, me décrivent comme une féministe accomplie ayant partagé leur objectif de renouveler l’épistémologie en criminologie[xi]. C’est me faire beaucoup d’honneur car en 1973, je me cherchais.

            Le travail de réflexion et les lectures de l’hiver 1973 m’ont cependant permis de présenter aux organisateurs du Premier Congrès du Groupe européen d’étude sur la déviance et le contrôle social, qui devait se tenir à Florence, un projet de communication intitulé « The Hegemonic Conception of Criminal Law and Criminal Policies »[xii], une hypothèse que j’ai ensuite développée et qui fait l’objet d’un chapitre dans le premier recueil sur la criminologie critique au Canada[xiii].

            Pendant toutes ces années, je reconnaissais que ma connaissance des auteures et des écrits féministes était gravement lacunaire. J’avais peu fréquenté les « grandes classiques » et de Beauvoir ne m’attirait pas. Pour parer à cette ignorance, je n’ai trouvé rien de mieux que de proposer en 1989 la création d’un séminaire de 2e cycle sur la question des femmes, un enseignement auquel collaboreraient des collègues de disciplines différentes ayant déjà publié sur « les femmes », un projet auquel la Faculté des études supérieures a donné suite en 1990 après l’avoir refusé l’année précédente ; en somme, un condensé, au 2e cycle, des études féministes qui existaient dans plusieurs universités voisines, mais pas à l’Université de Montréal. Ont collaboré pendant dix ans à cette aventure, des sociologues (Nicole Laurin et Danielle Juteau), une psychologue sociale (Marisa Zavalloni), quelques historiennes de l’Université de Montréal et de McGill (Bettina Bradbury et Andrée Lévesque), une spécialiste en Écriture Sainte (Olivette Genest), une philosophe (Louise Marcil Lacoste) et moi-même. Ce séminaire intitulé Le féminisme au carrefour des disciplines traitait de l’état des enseignements et des recherches sur la question des femmes dans nos disciplines respectives ; à compter de 1992 ou 1993, il est devenu un lieu d’analyse des théories féministes. En plus des exposés par chacune des professeures de l’établissement, le séminaire a fait une place à des conférences données par des féministes de grande réputation et de plusieurs pays, comme Christine Delphy et Colette Guillaumin, de France ; Drucilla Cornell, Sandra Harding et Jane Flax, des États-Unis ; Isabelle Stengers, de Belgique; etc.

            Pour nous préparer à cet enseignement, mes assistantes de recherche et moi avions passé l’été 1989 à rencontrer des féministes enseignant dans les différents établissements universitaires de Montréal, qui ont volontiers consenti à partager gratuitement avec nous une demi-journée et à nous exposer leurs travaux empiriques et leurs hypothèses théoriques. Dans cette propédeutique de l’été 1989, Francine Descarries est celle qui nous a le plus éclairées, nous présentant un tableau d’ensemble des féminismes,  une grille chronologique des ouvrages de base, une typologie des courants et une proposition axiologique. Une fièvre de lecture et d’échanges s’est alors emparée de notre groupe. Si bien que lors des premières séances formelles du séminaire PLU 6013 sur les théories féministes, nous partagions un fond commun. Le séminaire était fréquenté par des étudiantes et étudiants de maîtrise et de doctorat venant de disciplines aussi différentes que le génie, les mathématiques et l’économie des affaires, les sciences de l’éducation, la théologie et les sciences sociales ; toutes et tous y venaient « gratuitement » ou non (avec ou sans crédits) et plusieurs revenaient une deuxième année. Cinq des six ou sept professeures y enseignaient gratuitement[xiv] ; la faculté accordait deux crédits d’enseignement à la responsable du séminaire. Cette expérience a profondément marqué mes publications des quinze dernières années (1990 à 2005)[xv].

            En 1991, à la demande de deux collègues états-uniennes, Dorie Klein de Berkeley, et Kathleen Daly de Yale, j’ai coorganisé un événement mondial, The International Feminist Conference on Women, Law and Social Control, qui s’est tenu au Mont Gabriel avec l’appui financier de la National Science Foundation de Washington, des ministères de la Justice canadien et québécois, et du Centre international de criminologie comparée de l’Université de Montréal. Y ont pris part sur invitation soixante-et-une féministes de vingt-huit pays différents, du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest, auteures de travaux reconnus sur la question des femmes et du droit pénal. Cette rencontre a fait apparaître entre autres choses les limites culturelles des théories élaborées dans les pays du Nord et de l’Ouest s’agissant de comprendre et d’expliquer la condition des femmes. Au-delà des présentations topiques illustrant la diversité des contextes et des pratiques sociales et pénales, les Occidentales ont été interpellées par les Africaines et les Asiatiques et par les féministes des pays pauvres ; nous avons dû reconnaître les limites de la « raison » occidentale et des théories « des pays riches et blancs » sur le « genre » et la « couleur » du droit.

            En vue de poursuivre ma formation en « féminisme » j’ai décidé de consacrer mon année sabbatique en 1993 à ce sujet ; j’ai pris rendez-vous avec des théoriciennes féministes américaines qui m’ont reçue dans leur université pendant quelques semaines : Sandra Harding, de qui je tiens mes convictions sur la qualité épistémologique du féminisme ; Drucilla Cornell qui m’a familiarisée avec les théories poststructuralistes et postmodernes et leur place dans les courants féministes, et surtout Seyla Benhabib dont les affinités avec l’École de Francfort (Adorno en particulier) qu’elle intègre admirablement à sa position féministe ne cessent de me nourrir. J’ai passé un trimestre au Centre d’études et de recherches sur les femmes de l’Université McGill avant de m’installer pour six mois en Allemagne au Aufbau und Kontakstudium Kriminologie de l’Université de Hambourg, un lieu depuis lequel il m’était facile de préparer la dernière étape de ma recherche sur les prisons pour femmes en Europe du Nord[xvi] tout en entretenant un dialogue fructueux avec un sociologue du droit, Johannes Feest, à Bremen, et un sociologue des institutions sociales et de la déviance à Hambourg même, Fritz Sack. J’ai aussi profité de mes séjours en Europe du Nord en 1993 et 1994 pour rencontrer les théoriciennes féministes des facultés de droit et de sociologie en Norvège, au Danemark, en Allemagne et en Finlande, les interviewer et dresser un état des lieux sur les études féministes en droit et en sociologie du droit dans ces quatre pays[xvii].

            Après la recherche sur les prisons pour femmes (1993-1998), j’ai entrepris en 2003 de réécrire au complet une monographie sur les femmes et la criminalité[xviii] et la mise à jour des statistiques criminelles m’a réservé bien des surprises : il m’a fallu constater que les chiffres officiels montrent une augmentation certaine du taux de criminalité des femmes et une multiplication inquiétante (par trois) du nombre des femmes incarcérées. Tout cela pendant que diminue au Canada la criminalité masculine.

            Mon plus récent article qui paraît ces jours-ci a pour titre « Le féminisme comme perspective épistémologique »[xix] : j’y rappelle les grandes étapes de l’histoire du mouvement des femmes et de la théorisation féministe et je montre que dans les travaux récents, on utilise le féminisme comme une théorie de la connaissance. En tout cas, plusieurs le font. D’autres voient plutôt dans le féminisme et les théories du genre une proposition heuristique. L’épistémologie féministe prend des voies différentes selon les auteures ; en général, c’est une épistémologie du Sujet qui se fonde dans l’expérience individuelle et collective de la position des femmes ; elle est souvent déterministe et structuraliste, attentive aux contraintes dont il faut devenir consciente si l’on veut éviter l’asservissement de la pensée même ; c’est une théorie émancipatoire, moderne chez la plupart des auteures, par sa foi dans la Raison, dans la science et le progrès.

            Une féministe à la retraite ne connaît pas facilement le repos et ne le désire pas. J’enseigne toujours le séminaire d’épistémologie au Programme de Ph.D. en sciences humaines appliquées, je dirige des étudiants de troisième cycle, je suis chercheure dans une équipe (Grand Projet de recherche du CRSH). J’exerce des fonctions de consultante auprès de la Commission du droit du Canada sur le projet « Qu’est-ce qu’un crime ? » (2004-2006), et prenant le relais de Francine Descarries, j’ai joué un rôle actif au Comité d’évaluation des politiques de recherche sur la condition des femmes au Canada de 2001 à 2004.


 

Quelques publications de l’auteure

Bertrand, Marie-Andrée. Self Image and Social Representations of Female Offenders, Doctoral Dissertation, School of Criminology, University of California, Berkeley, June 1967, 465 p.

.Bertrand, Marie-Andrée. The myth of sexual equality before the law, Actes de la Société de criminologie du Québec. Quebec Society of Criminology, Montréal, Centre de psychologie et de pédagogie, 1967, p. 129-161.

.Bertrand, Marie-Andrée et André Payette. Étude de la criminalité féminine comparée, 1968-1970. Rapport de recherche, Canada, Europe de l’Ouest et de l’Est et Amérique du Sud. Université de Montréal, Centre international de criminologie comparée, polycopié, 1970, 316 p.

.Bertrand, Marie-Andrée. Penal interventions against women ; an illustration of male hegemony in the making and application of penal law. The New Criminologies in Canada. T. Fleming, directeur d’édition. Toronto, Oxford University Press, 1978, p. 242-250.

.Bertrand, Marie-Andrée. Le pouvoir des théories féministes dans la reconsidération radicale des théories du contrôle social. Theoretical discourse/Discours théoriques. T. Goldie, C. Lambert et R. Lorimer, directeurs d’édition. Montréal, Association des études canadiennes, 1994, p. 276-286.

 

Références bibliographiques

Benhabib, Seyla et Drucilla Cornell, directrices d’édition. 1986.Feminism as Critique:  on the Politics of Gender, Minneapolis, University of Minneosta Press,

Benhabib, Seyla.1986, Critique, Norm and Utopia. A Study of the Foundations of Critical Theory, New York, Columbia University Press,  455 p.

Bertrand, Marie-Andrée.1967, Self Image and Social Representations of Female Offenders, Doctoral Dissertation, School of Criminology, University of California, Berkeley, June  465 p.

Bertrand, Marie-Andrée. The myth of sexual equality before the law,1967, Actes de la Société de criminologie du Québec. Quebec Society of Criminology, Montréal, Centre de psychologie et de pédagogie,  p. 129-161.

Bertrand, Marie-Andrée et André Payette. 1970,Étude de la criminalité féminine comparée, 1968-1970. Rapport de recherche, Canada, Europe de l’Ouest et de l’Est et Amérique du Sud. Université de Montréal, Centre international de criminologie comparée, polycopié,  316 p.

Bertrand, Marie-Andrée. 1978, Penal interventions against women ; an illustration of male hegemony in the making and application of penal law. The New Criminologies in Canada. T. Fleming, directeur d’édition. Toronto, Oxford University Press, p. 242-250.

Bertrand, Marie-Andrée. 1995, Le pouvoir des théories féministes dans la reconsidération radicale des théories du contrôle social. Theoretical discourse/Discours théoriques. T. Goldie, C. Lambert et R. Lorimer, directeurs d’édition. Montréal, Association des études canadiennes, p. 276-286.

Gignac, Alain et Anne Fortin, directeurs d’édition. 2005,Études sémiotiques, féministes et sotériologiques en l’honneur d’Olivette Genest, Paris et Montréal, Mediaspaul,  545 p.

Cornell, Drucilla. 1991,Beyond Accommodation, Ethical Feminism, Deconstruction of the Law, New York, Routledge,  239 p.

Grabiner, Virginie Enquist. Dialogue with Marie-Andrée Bertrand, 1973,Issues in Criminology, vol. 8, no 2,  p. 31-49.

Harding, Sandra. 1991,Whose Science ? Whose Knowledge ? Thinking from Women’s Lives, Ithaca, New York Cornell University Press,  319 p.

Heidensohn, Frances. The deviance of Women, A Critique and an Inquiry,1968, BJS, vol. 19, no 2,  p. 160-178.

Rafter, Nicole Hahn et Frances Heidensohn, directrices d’édition. 1995,International Feminist Perspectives in Criminology, Buckingham, Open University Press,  244 p.

Schwendinger, Herman and Julia R. 2002.Critical Criminology in the U.S.:  the Berkeley School and Theoretical Trajectories, Critical Criminology:  Issues, debates Challenges. M. Carrington et Russell Hogg, directeurs d’édition, , p. 41-72.

Schwendinger, Herman et Julia R. 1974, The Sociologists of the Chair:  A Radical Analysis of the Formative Years of North American Sociology, 1883-1922, New York, Basic Book Pub. Inc., 609 p.

Smart, Carol. Crime and Criminology, A Feminist Critique, London, Routledge, 1976, 268 p.

Bertrand, Marie-Andrée.D, Criminology, University of California, Berkeley (1967). Professeure émérite, Université de Montréal (1996). Elle a enseigné et fait de la recherche aux universités de Hambourg, Oslo, Berkeley ; au Centre d’études sociologiques sur le droit et les institutions pénales à Guyancourt, France ; à l’Institut International de sociologie du droit à Onati, Espagne. Membre du Conseil consultatif de la Commission du droit. Officier de l’Ordre national du Québec.

Notes



[i] In 5th Research Conference on Delinquency and Criminality, Actes de la Société de criminologie du Québec, Quebec Society of Criminology, Montréal, Centre de psychologie et de pédagogie, 1967, p. 129-161.

[ii] Self Image and Social Representations of Female Offenders, Doctoral Dissertation, School of Criminology, University of California, Berkeley, June 1967.

[iii] Étude de la criminalité féminine comparée. Direction : Marie-Andrée Bertrand ; chercheurs : André Payette, Henrik Tham, Paul Doucet, Marianne Harvey, Rodica Stanoiu. - Centre International de criminologie comparée, Université de Montréal 1968-1970. Recherche subventionnée par le Conseil des Arts du Canada, Subventions 680083 et 680976.

[iv] L’un de mes enseignements était destiné à des étudiants de premier cycle, et les inscriptions dépassaient 450. On avait donc prévu que j’avais dix assistants, candidats à la maîtrise et au doctorat.

[v] Voir par exemple le travail minutieux de critique marxiste de la sociologie américaine entrepris par deux d’entre eux avec le concours de tous les étudiants gradués de l’école, dans The Sociologists of the Chair, par Julia et Herman Schwendinger.

[vi] Cette formation et leurs publications ont valu aux trois plus jeunes, Anthony Platt et les époux Schwendinger, de se voir refuser la permanence ; ils ont dû quitter Berkeley. (Le Gouverneur de la Californie était alors Ronald Reagan, ce qui lui donnait le titre de Président de toutes les universités de l’État, et les Régents des universités étaient des notables, par exemple, les magnats de la presse de San Francisco comme les Hearst, etc.) Les professeurs titulaires et le Sénat de l’université ont tenté en vain de faire obstacle à ce déni du droit à la liberté d’expression. Les Régents ont imposé leur décision et plus tard, en 1978, condamné l’École à interrompre toute activité. L’École de criminologie, créée en 1949, a fermé définitivement ses portes en 1978.

[vii] L’un et l’autre recueil ont été publiés sous la direction de Ian Taylor, Paul Walton et Jack Young, Londres, Routledge et Kegan Paul, 1973 et 1975.

[viii] Frances Heidensohn. The Deviance of Women, A Critique and an Inquiry, BJS, vol. 19, no 2, 1968, p. 160-176.

[ix] Carol Smart. Women, Crime and Criminology, A Feminist Critique, London, Routledge and Kegan Paul, 1976.

[x] “Dialogue with Marie-Andrée Bertrand”, by Virginia Enquist Grabiner (B.A., M. Crim. Doctoral student engaged in research on suffrage movement and theoretical aspects of sexism), Issues in Criminology, vol. 8, no 2, fall 1973, p. 31-49.

[xi] Critical Criminology:  Issues, Debates, Challenges, sous la direction de Mary Carrington et de Russell Hogg, Collumpton, U.K., Willan Publisher, 2002. Voir le chapitre signé par Herman et Julia Schwendinger, Critical Criminology in the U.S., The Berkeley School and Theoretical Trajectories, p. 41-72

[xii] Premier Congrès du Groupe européen d’étude sur la déviance et le contrôle social, Florence, 1973. Ma communication : The insignificance of female criminality in the light of the hegemonic conception of sexual roles and the privatization of women, polycopié.

[xiii] Marie-Andrée Bertrand. Penal interventions against women:  an illustration of male hegemony in the making and application of penal law, Critical Criminologies in Canada, Toronto, Oxford University Press, 1985, p. 242-250.

[xiv] Des six ou sept professeures participant à toutes les séances, une seule voyait cette activité lui être créditée, chaque année.

[xv] Les titres de quelques articles et communications témoignent de ce cheminement ; « La critique féministe des connaissances en criminologie », ACFAS, Montréal, 14 mai 1992 ; “From ‘La Donna delinquente’ to a postmodern deconstruction of the Woman Question in Social Control Theory”, The Journal of Human Justice, vol. 5, no 2, 1994, p. 43-57 ; « Le pouvoir des théories féministes dans la reconsidération radicale des théories du contrôle social », Theoretical Discourse/Discours théoriques, sous la direction de Terry Goldie, Carmen Lambert et Rowland Lorimer, Montréal, Association des études canadiennes, 1994, p. 49-75 ; « Eine Gegenuberstelung postmoderner und radikaler feministischer Theorien und Strategien », Kriminologisches Journal, vol. 25, no 4, 1995, p. 276-286 ; « Incarceration as a gendering strategy », Revue canadienne de sociologie du droit/Canadian Journal on Law and Society, vol. 14, no 1, 2001, p. 45-60 ; « Les effets du genre et de la couleur du droit pénal sur l’intégration sociale des femmes autochtones judiciarisées », Au delà du système pénal. Sous la direction de Jean Poupart, PUQ, 2004, p. 169-190.

[xvi] Cette étude a donné lieu à un ouvrage collectif intitulé Prisons pour femmes, Montréal, Éditions du Méridien, 1998, 450 p. Auteures : Marie-Andrée Bertrand, avec la collaboration de Louise L. Biron, Andrée B. Fagnan, Julia McLean, et Concetta di Pisa. Nous avons étudié sur place 23 établissements pénaux pour femmes, fermés ou ouverts, dans 8 pays différents.

[xvii] Marie-Andrée Bertrand. “The place and status of feminist criminology in Germany, Denmark, Norway and Finland”, International feminist perspectives in Criminology, sous la direction de Nicole Hahn Rafter et Frances Heidensohn, Buckingham, Open University Press, 1995, p. 107-124.

[xviii] Marie-Andrée Bertrand. Les femmes et la criminalité, Montréal, Les Éditions Athèna, 2003. La première monographie parue en 1979 s’intitulait la femme et le crime, Montréal, L’Aurore, 1979.

[xix] Festschrift en l’honneur d’Olivette Genest, sous la direction de Alain Gignac et de Anne Fortin, 2005, p. 215-233.

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